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10 PHOTOGRAPHES GRACE AUXQUELS LE PORTRAIT RESTE A LA MODE


Au XIXème siècle, l’invention de la photographie constitue un tournant décisif pour le genre du portrait, ouvrant du même coup de nouveaux champs de représentation pour les peintres. Grâce à la photo, on est désormais en mesure de reproduire le réel avec une précision documentaire. Cette représentation objective a pourtant su s’affranchir de la tradition classique des portraits peints pour inventer et affiner son propre vocabulaire, se renouvelant sans cesse au fil des décennies.


Inventée par Niépce et Daguerre en 1839, la photographie se démocratise dès 1850. Dix ans plus tard, toutes les villes, même les plus petites, possèdent un studio photo où on vient se faire « tirer le portrait », quelle que soit sa classe sociale. Et si on habite à la campagne, on s’adresse aux photographes ambulants. C’est la mode du portrait-carte. Petit à petit, les techniques évoluent (l’appareil photo « Kodak » est inventé par George Eastman vers 1887), on fait de moins en moins appel aux professionnels et le portrait devient une pratique accessible aux amateurs. Chacun peut ainsi fixer les temps forts de sa vie. Quant aux professionnels, ils sont de plus en plus nombreux, et la concurrence les pousse à se spécialiser.


Ils cherchent donc à se démarquer : portraits de célébrités, photographies officielles, de groupe…

Peu à peu on voit apparaître des portraits moins figés, les modèles prennent des poses plus naturelles, comme s’ils étaient pris sur le vif. Le portrait photographique connaît en fait à peu de choses près la même évolution et les mêmes enjeux que le portrait peint. Et tout comme ce dernier, il renvoie à l’identité, à qui il confère une gloire, une survie ou une valeur particulière ; il immortalise l’image d’une personne tout autant qu’il nous rappelle son absence ; il nous confronte au regard du sujet comme à nous mêmes ; il idéalise ou révèle avec brutalité une réalité humaine…

Dans le portrait photographique, ce sont deux sujets humains et deux regards qui s’éprouvent réciproquement.


Au fil du temps, les photographes se sont emparés d’une technique qui aurait pu les emprisonner dans le réel pour créer leur propre langage et élever la pratique de la photographie au rang d’art à part entière, prouvant que celle-ci n’est pas une forme déchue de la peinture. Car depuis l’Antiquité, l’art est ce qui a toujours cherché à se libérer des pièges de l’imitation, de l’illusion de la ressemblance. Et l’enjeu est d’autant plus important pour le photographe qui doit doublement composer avec le réel.


Man Ray, Cartier-Bresson, Doisneau, Helmut Newton, Robert Mapplethorpe sont autant d’artistes dont les noms résonnent aujourd’hui autant que ceux des plus grands peintres. Leurs héritiers ne sont pas moins brillants ni inventifs. Nous vous invitons à (re)découvrir 10 grands artistes contemporains qui nous plaisent particulièrement et qui font du portrait photographique une mode toujours vivante et renouvelée.

TERRY RICHARDSON


Né en 1965, Terry Richardson est un artiste américain connu pour son style provocateur, son humour au 3ème degré et ses troubles psychologiques. Dès son enfance, il photographie tout ce qu’il peut, pour échapper aux relations houleuses qu’il entretient avec son père. Aujourd’hui considéré comme un des photographes de mode les plus en vue, il dit de lui qu’il a « réussi par l’échec ». Il travaille pour des titres de mode, réalise des campagnes publicitaires et surtout de très nombreux portraits des plus grandes célébrités. Photographiant aussi bien des stars du porno que Barack Obama, le résultat est brut, sans concession, parfois trash et souvent polémique. On en parle en tout cas !




 

NAN GOLDIN


Née en 1953, Nan Goldin est une artiste américaine dont l’oeuvre photographique est très proche de l’album de famille. Pour elle, le portrait s’inscrit dans la mémoire, il rend présent ce qui est absent. Elle débute d’ailleurs sa carrière en photographiant ses proches après un drame familial : «J’ai commencé à prendre des photos à cause du suicide de ma soeur. Je l’ai perdue et je suis devenue obsédée par l’idée de ne plus jamais perdre le souvenir de personne. » Elle poursuivra ce travail de mémoire en immortalisant tous ses amis et modèles victimes du SIDA.



Contre toute règle de composition classique, ses œuvres se caractérisent par une lumière souvent très crue, un cadrage approximatif, une réalité non altérée, une authenticité voulue et l’absence de censure (jusqu’à cet autoportrait où elle montre son visage meurtri par son compagnon). C’est la condition humaine qui l’intéresse, le rapport aux corps et aux autres, l’identité sexuelle, le corps qui souffre, le désir, l’intimité.


 

BETTINA RHEIMS



Née en 1952, Bettina Rheims est une artiste française qui a fait des femmes son sujet de prédilection. D’abord mannequin, journaliste, galeriste, elle décide enfin de se consacrer à la photographie en 1978 en réalisant des portraits de strip-teaseuses et d’acrobates de Pigalle.


Célèbre pour ses portraits d’anonymes comme de célébrités, ses photos dévoilent l’intériorité de ses modèles sans forcément chercher à les sublimer. « Le fil rouge entre mes photos c’est mon écoute des femmes… c’est comme une danse : au début c’est maladroit puis les choses s’emboitent. Moi je parle beaucoup. Les femmes me répondent avec leur corps. » La nudité ou le sexe sont très présents dans ses œuvres mais n’en sont pas pour autant les sujets : « La nudité vient d’ailleurs, elle vient d’un regard, elle vient d’un geste, elle vient d’un abandon de quelque chose d’autre. »


Elle a réalisé plusieurs séries, conçues comme des histoires : Modern Lovers, I.N.R.I, Shanghai, Chambre Close… Toujours bienveillant et souvent surprenant, son regard sur les femmes est unique, mais son travail s’inscrit pourtant, par sa composition, dans une tradition héritée des siècles passés.

La MEP lui consacre en ce moment une exposition, visible jusqu’au 27 mars 2016.

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