La première chose qui frappe quand on arrive devant la villa Empain, c’est l’aspect monumental du lieu. Granit gris, bronze doré, forme massive… on pense plus à un temple, ou à un coffre-fort, qu’à une maison. Mais une fois passé la porte, on est saisi par la clarté, l’espace et le grand bassin de la piscine qu’on aperçoit dès le grand hall. Et on se dit que ce serait vraiment très cool d’y organiser une fête !
C’est pourtant un endroit qui n’a pas beaucoup été habité.
L’exposition qui s’y tient du 6 mars au 6 septembre 2015 s’inscrit justement dans cette idée d’échange entre les civilisations, les cultures et les époques.
Une histoire mouvementée
Construite de 1931 à 1934 par l’architecte suisse Michel Polak à la demande de Louis Empain, mécène et amateur d’art éclairé, la villa est aujourd’hui un emblème de l’art déco à Bruxelles (tout comme, non loin de là, la villa Cavrois à Croix et le musée de la Piscine à Roubaix). Dès 1937, Louis Empain part vivre au Canada et la cède à l’Etat pour y installer le Musée royal des Arts décoratifs contemporains.
Puis c’est la guerre.
Occupée, vendue, louée, abandonnée, squattée, vandalisée et en partie détruite, la villa est finalement rachetée en 2006 par la Fondation Boghossian qui la restaure et y crée le Centre d’Art et de Dialogue entre les Cultures d’Orient et d’Occident.
Un lieu d’échange
L’intitulé, Le Paradis et l’Enfer, Des tapis volants aux drones, renvoie aux Contes des Milles et Nuits, au mythe d’Icare, aux machines de Léonard de Vinci, au fantasme de la soucoupe volante et aux engins modernes. C’est le rêve ancestral de voler. C’est la rapidité, c’est le désir de tout voir, voire de tout contrôler. C’est la magie et la technologie. C’est le rêve et la peur.
Du rêve à la peur
Plus de quarante artistes du monde entier se sont emparés du thème et en proposent leur vision au fil des pièces de la villa (dont il ne faut pas négliger la visite en elle-même non plus !). Parmi les œuvres présentées on a plus particulièrement aimé les suivantes, qui nous ont touchés, amusés ou interpelés.
M.K.
Water and Persian Rugs, Jalal Sepehr
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